Hier, 16 septembre 2021, la Conférence des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO, à sa session extraordinaire tenue à Accra, est monté d’un cran en ce qui les mesures relatives à la transition en Guinée. Je dois avouer que le contenu du communiqué final de la session extraordinaire du 8 septembre me paraissait extrêmement minimal comparé à celui qui a succédé au coup d’état au Mali en août 2020. Je voudrais ici, en attendant de revenir sur le caractère réaliste ou non des mesures adoptées, suggérer à la CEDAEO de faire en sorte d’éviter de nous inciter, nous les citoyens, à ne pas la prendre au sérieux.
Mais avant, je voudrais être clair sur deux (02) points. Premièrement, je n’ai pas de jugement a priori (ni positif, ni négatif) sur les hommes en uniformes qui, de mon point de vue, ne sont pas la solution à nos problèmes en Afrique. Tout comme c’est le cas avec nos hommes politiques, il y en a parmi eux qui sont bien comme il y en a qui ne le sont pas (l’histoire de notre contient est là pour nous le rappeler). Deuxièmement, l’histoire politique récente de notre sous-région (depuis 1990) nous enseigne que les transitions, pour être efficaces, n’ont pas besoin de durer plusieurs années. Je reviendrai sur cet aspect très bientôt.
En attendant d’aborder plus longuement plus tard les points ci-dessus, revenons pour le moment à la CEDEAO. Elle devrait, comme je le disais plus haut, tout faire pour nous inciter nous les citoyens (y compris les hommes en uniformes) à la prendre au sérieux. Je partage ici juste une raison, parmi plusieurs autres, qui suscite mon inquiétude de ce point de vue-là.
Suite à la révolte des citoyens burkinabè qui a entraîné la démission du président Blaise Compaoré en octobre 2014, la Conférence des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO durant sa 46e session ordinaire tenue au Nigéria en décembre 2014 a pris une décision majeure. En effet, dans le communiqué final de ladite session, les chefs d’état et de gouvernement « … conviennent de la nécessité de la révision des textes juridiques en vigueur, …, afin de refléter les meilleures pratiques en ce qui concerne les mandats présidentiels … et demandent à la Commission (de la CEDEAO) de mettre en place un comité spécial chargé de revoir les textes juridiques … et de leur soumettre un rapport sur la question au cours de leur prochaine session ordinaire ». Environ 7 ans après, rien ne s’est passé.
Hier, 16 septembre 2021, la même Conférence des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO, « instruit le Président de la Commission à initier le processus de réexamen du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001 afin de renforcer la démocratie, la paix, et la stabilité dans notre région ». Avec des instructions aussi vagues sans précision de délai pour la présentation de rapport, en comparaison de celles de décembre 2014 rappelées ci-dessus, pourquoi devrions-nous avoir confiance à la CEDEAO cette fois-ci ?
(A suivre)
Mathias HOUNKPE