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« Mon mari faisait partie de Boko Haram, j’ai voulu m’enfuir » : l’histoire de Yolanda, du Cameroun à la Libye

19 octobre 2022
in INTERNATIONAL
« Mon mari faisait partie de Boko Haram, j’ai voulu m’enfuir » : l’histoire de Yolanda, du Cameroun à la Libye
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À seulement 27 ans, Yolanda a connu un passé de femme de jihadiste au Cameroun puis d’esclave sexuelle en Libye. Après avoir fui ces deux situations, elle est arrivée le 12 septembre en Italie, au prix d’une traversée de la Méditerranée. À des milliers de kilomètres de son fils, qu’elle a caché chez des proches. Pour InfoMigrants, elle revient sur son parcours infernal.

InfoMigrants a rencontré Yolanda, une Camerounaise de 27 ans, en Calabre, dans le sud de l’Italie, fin septembre. Elle était arrivée deux semaines plus tôt dans le pays au prix d’une périlleuse traversée de la Méditerranée depuis la Tunisie. Devant le centre d’accueil qui l’hébergeait, la jeune femme n’arrêtait pas de pleurer. En silence parfois, et à d’autres moments à chaudes larmes.

Rejoindre l’Italie représentait pour elle la fin d’un calvaire de plusieurs années, pendant lesquelles Yolanda a dû, tour à tour, fuir un mari jihadiste qui la persécutait au Cameroun, puis un employeur qui la violait et la séquestrait en Libye.

Hantée par son parcours, elle expliquait ne pas parvenir à trouver le sommeil la nuit et ne pas se sentir en sécurité, entourée d’hommes au centre d’accueil. Pour InfoMigrants, elle a accepté de raconter son histoire. Voici la première partie de son témoignage. 

« Quand j’avais 18 ans, j’ai rencontré Rodrigue. Ce jour-là, je sortais de l’école et il est passé en voiture. J’étais avec des amis, il a proposé de nous déposer. Il était sympa. On a commencé à se voir. C’est comme ça que ça a débuté.

Rodrigue

On a eu un fils en 2015 et on s’est mariés en 2018. Tout roulait bien, je faisais des études de médecine dans une école canadienne à Yaoundé. Lui travaillait dans l’armée, dans le nord du pays. On avait une maison à Yaoundé mais il n’était pas souvent là. Il vivait dans le nord, à Garoua, et venait régulièrement nous voir. Un jour, mon fils et moi nous sommes déplacés jusqu’à lui, pour s’installer un temps dans sa maison de Garoua. Au début, on y était bien. Mais, petit à petit, j’ai commencé à constater des trucs bizarres. Il y avait beaucoup d’armes dans la maison. Mon mari faisait des réunions tardives, et les hommes qui venaient le voir n’étaient pas ordinaires. J’ai vite compris que c’était des jihadistes.

J’ai dit à mon mari : ‘Qu’est ce que tu fais avec ces gens-là ?’. Il m’a répondu que je ne devais pas m’occuper de ça. Mais j’ai continué à remarquer des choses. J’ai entendu des conversations entre lui et les autres hommes. Ils parlaient de filles. J’ai compris que ces filles dont ils parlaient, ils les kidnappaient.

Carte du Cameroun. Crédit : Google Maps
Carte du Cameroun. Crédit : Google Maps

Ils attrapaient des jeunes filles pour faire du chantage au gouvernement. Ils demandaient des rançons pour leur libération. Mais je n’en suis pas sûre. En fait, mon mari faisait partie de Boko Haram. Il vendait des armes aux jihadistes. Ça lui rapportait beaucoup d’argent.

L’organisation terroriste Boko Haram est active dans l’extrême-nord du Cameroun, mais aussi au Nigeria, au Niger et au Tchad. Les kidnappings et assassinats de jeunes filles sont une pratique courante de ces jihadistes. Le groupe s’était fait connaître en 2014 en enlevant 270 lycéennes à Chibok, au Nigeria, dans le but de les revendre. Les régions où est actif Boko Haram sont également le théâtre de violences perpétrées par les combattants du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).

Un jour, j’ai découvert quatre jeunes filles dans le garage de la maison. Elles étaient dans le noir, la bouche bâillonnée. Elles pleuraient. Elles devaient avoir 16 ou 17 ans, peut-être 20. J’ai eu très peur. J’ai dit à mon mari de les libérer et que, s’il ne le faisait pas, j’allais le dénoncer. C’est à partir de là que les problèmes ont commencé pour moi.

Il s’est mis à me menacer. Il m’a dit que je n’avais pas le droit de partir et de rentrer à Yaoundé. ll ne voulait pas que je prenne notre enfant.

Samira

Pour me faire peur, mon mari a fait quelque chose d’affreux. Il a kidnappé une amie à moi, Samira. C’était une fille de 18 ans qui venait régulièrement me rendre visite à la maison. Je ne connaissais personne dans cette région mais elle était gentille, on s’entendait bien.

Un jour, elle est venue à la maison puis elle est rentrée chez elle. Mais le lendemain, sa famille est venue me voir pour me dire qu’elle avait disparu, qu’elle n’était jamais rentrée. Je pense qu’elle a été kidnappée sur le chemin du retour. Ce jour-là, à Garoua, il y avait eu une explosion au marché. Une personne s’était fait sauter. C’était Samira, en fait. Je ne connais pas les détails et ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé. Mais deux jours après, mon mari m’a fait comprendre qu’il était derrière tout ça. Il m’a dit que si je ‘ne [fermais] pas ma bouche’ et si je ne me comportais pas ‘comme une femme mariée’, c’est ce qui devait m’arriver.

Je suis entrée dans une sorte de coma pendant quatre jours. J’ai perdu connaissance. J’étais traumatisée.

>> À (re)lire : Tchad : la vie des réfugiés camerounais s’organise malgré les conditions difficiles

Dans son récit, que cela soit en face à face en Italie, et par téléphone par la suite, Yolanda prend beaucoup de pauses. Elle n’a parfois pas envie de parler, hésite à répondre à nos questions, puis accepte. Elle tente régulièrement de reprendre sa respiration, de ravaler ses larmes, de trouver les bons mots. Puis elle souffle un bon coup, comme pour se donner du courage, et poursuit.

Peu à peu, je me suis ressaisie. J’ai décidé de faire semblant. Je suis devenue calme. J’ai fait croire à mon mari que ça allait bien. Il a commencé à moins se méfier. Puis, un jour, j’ai fui pendant l’une de ses absences. J’ai pris le train et je suis rentrée à Yaoundé.

Bertrand

À Yaoundé, je n’ai pas voulu raconter cette histoire à ma famille. Je voulais les protéger. Je me suis seulement confiée à l’un de mes grands frères avec qui je m’entendais bien, Bertrand.

Il m’a dit : ‘Il faut que tu partes du Cameroun.’ Il m’a aidée. Bertrand travaillait dans un supermarché, son patron était un Libyen qui avait pour projet de rentrer dans son pays. Il cherchait une domestique à embaucher en Libye et a dit à mon frère qu’il pouvait m’embaucher.

J’ai accepté. J’ai décidé de cacher mon fils chez une amie à moi, pour que mon mari ne le retrouve pas. Ce n’était pas possible de l’emmener avec moi en Libye.

>> À (ré)écouter : Selon le HCR, 44 000 Camerounais ont fui les violences intercommunautaires et se sont réfugiés au Tchad

Avant mon départ, mon mari a débarqué. Il était venu récupérer les meubles de la maison à Yaoundé et tous les cadeaux qu’il m’avait offerts. Il y a eu une dispute entre lui et Bertrand. Mon mari a dit que tout ce que je racontais était des mensonges, mais Bertrand était de mon côté. Moi, je m’étais réfugiée chez une amie. Quelques jours plus tard, mon frère est tombé malade. À l’hôpital, on nous a dit qu’il avait été empoisonné. Il est mort peu après.

C’est mon mari qui a tué mon frère, parce qu’il m’avait aidée à fuir le Cameroun.

Je suis partie en 2019. Pendant plus d’un mois, j’ai voyagé en voiture avec des passeurs. J’ai traversé le Nigeria, le Niger, l’Algérie, et j’ai fini par rejoindre la Libye. Là, je suis arrivée dans la famille de Monsieur Samir. »

Fin de la première partie du témoignage de Yolanda.

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