Les trois migrants qui ont voyagé clandestinement sur le gouvernail d’un paquebot parti du Nigeria, et qui sont arrivés dans l’archipel des Canaries lundi, ont été renvoyés, mercredi, vers Lagos.
Trois hommes assis sur le gouvernail d’un imposant paquebot de 183 mètres de long, les pieds flottant à quelques centimètres de la surface de l’eau. L’image a marqué ce début de semaine.
Arrivés lundi 28 novembre à Las Palmas, sur l’île de Grande Canarie, dans l’archipel espagnol des Canaries, après avoir tenu 11 jours cachés sur le gouvernail d’un pétrolier en provenance du Nigeria, les trois migrants ont été renvoyés à bord de ce même navire. Et ce, deux jours à peine après leur arrivée.
Le pétrolier Althini II, sous lequel ils avaient pris place, est reparti mercredi 30 novembre vers son port d’origine à Lagos. Mardi, les trois hommes avaient été brièvement hospitalisés, selon les autorités espagnoles. Ils ont été soignés pour déshydratation modérée et hypothermie, ont précisé les services d’urgences sur place et la Croix rouge.
L’entreprise propriétaire du moyen de transport utilisé « est toujours responsable du renvoi au port d’origine », ont indiqué à l’AFP des sources de la préfecture des Canaries. « Si ces clandestins avaient été dans un avion, la compagnie aérienne en aurait eu la charge. »
Les autorités espagnoles n’ont pas transmis l’identité des migrants, ni précisé s’ils avaient demandé l’asile ou s’ils voulaient émigrer.
Une méthode de traversée déjà observée
Ces clandestins, arrivés sur un bateau déclaré, n’ont pas le même statut légal que celui des nombreux migrants qui arrivent sur des bateaux de fortune aux Canaries, à partir des côtes africaines.
Toutefois, les migrants peuvent être autorisés à rester en Espagne s’ils y déposent une demande d’asile, d’après Helena Maleno, directrice de Caminando Fronteras (Walking Borders), une association de défense des migrants. « À plusieurs occasions par le passé, des clandestins ont été en mesure de rester en Espagne avec l’asile politique ».
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Ces dernières années, de telles traversées périlleuses ont déjà été enregistrées sur cette route. En novembre 2020, trois personnes avaient été retrouvées sur le gouvernail du bateau l’Ocean Princess II. Un mois auparavant, trois autres exilés avaient eux aussi voyagé de la sorte, cachés sur un pétrolier norvégien. Les deux navires avaient, tout comme l’Althini II, quitté Lagos pour rejoindre Las Palmas.
La route des Canaries est très empruntée par les candidats à l’exil venus d’Afrique. Depuis début 2022, plus de 11 600 personnes ont rejoint l’archipel par bateau, selon des chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur.
Avec infomigrants